Un peu d'histoire..
Le premier Morgenstreich remonte à 1835. A cette époque, les carnavaliers déambulent dans les ruelles avec des torches. Puis, en 1845, les premières lanternes à bâton font leur apparition en raison d’une interdiction de porter des flambeaux. La première grande lanterne apparait en 1860.
Morgenstreich appartient à ceux et celles qui se lèvent tôt
Pour assister au Morgenstreich il faut se lever tôt. Mais, tenter l’expérience, vous ne le regretterez pas.
Le Morgenstreich donne le top départ du célèbre Carnaval de Bâle. 3 jours de festivités discontinues commencent. Fifres, tambours, lanternes et masques, parcourent la ville. Le caractère unique de ce carnaval lui vaut même son inscription, depuis 2017, au patrimoine mondial culturel immatériel de l’UNESCO.
Chaque année, le coup d’envoi des festivités est donné le lundi qui suit le mercredi des Cendres, à 4 h 00 précises.
Pour les Alsaciens, la SNCF affrète même un train spécial, nous permettant ainsi de participer au plus célèbre Carnavals dans la région. Il quitte Strasbourg vers 1h00 du matin, prend au passage des voyageurs à Sélestat, Colmar et Mulhouse afin d’arriver à Bâle un peu avant 4 heures du matin.
Une lueur dans la nuit
C’est dans l’obscurité la plus totale que débute le Morgenstreich (Littéralement « Farce du matin »). Un peu avant 4H00 on entend quelques « chuuuuut » dans la foule. Il est temps de faire silence pour ne pas manquer le tintement de la cloche de la Martinskirche. A ce moment là, toutes les lumières du centre-ville s’éteignent, la ville est plongée dans l’obscurité la plus totale.
Les cliques et les lanternes sont en place. A 4H, sur l’ordre de « Morgenstreich : Vorwärts, marsch » (Morgenstreich, en avant, marche) piccolos, fifres et tambours se font entendre. Seules, de petites lanternes, qu’ils portent sur leurs têtes, éclairent les musiciens. Un frisson parcourt la foule. C’est le départ.. Les groupes se mettent en mouvement au son de la mélodie traditionnelle de la marche du Morgenstreich. Pas moins de 200 lanternes s’élancent. Portées ou tirées par les carnavaliers, elles éclairent les rues d’une faible lueur. Devant certaines lanternes, des figurants, aussi appelés « Vorträbler » (piétineurs de devant) ouvrent la marche et portent des lanternes fixées sur des bâtons. L’instant est féérique et magique.
Le Morgenstreich n’est pas à un défilé organisé, mais plutôt la déambulation aléatoire des cliques et des lanternes dans les rues de la veille ville. Les groupes prennent des directions aléatoires, fendent la foule, s’arrêtent quelques instant pour laisser passer un autre groupe puis poursuivent leur route. Les lanternes colorées semblent glisser dans l’obscurité. Certaines sont aussi large que la rue, mais la foule s’écarte et leur cède la place.
Morgenstreich - Conseil aux photographes
Petit conseil, ne chercher à faire des photos avec un flash ou à éclairer la scène avec votre portable ou une autre source lumineuse. La foule se chargera de vous rabrouer si vous le faites. Alors profitez de l’instant présent et laisser vous porter par la musique et l’ambiance, en suivant les groupes jusqu’au bout de la nuit. Le Morgenstreich ne se raconte pas, il se vit…
Aux sons, parfois dissonants, des groupes lorsqu’ils se croisent, le centre ville se transforme en un océan de lanternes, peintes à la main. Une marée humaine de milliers de joueurs de fifre et de tambour déguisés accompagnent leurs lanternes et leurs « sujets » en musique. Sans compter le nombre impressionnant de personne dans le public. Les lanternes sont de véritables œuvres d’art, caricaturant souvent les personnages ou les évènements récents. A partir du Lundi soir, elles sont exposées sur la Münsterplatz. L’occasion d’apprécier le travail des artistes qui les confectionnent.
Endstreich, la fin du Carnaval
Les déambulations et carnaval ne cesseront qu’au moment du « Endstreich » (Fin de la blague), le Jeudi matin à 4h00 précise. Carnaval est terminé. Après cette période de faste et de légèreté on entre, pour les chrétiens, dans la période du Carême. 40 jours de privation alimentaire (viande, beurre et sucre étant interdits), d’introspection et de prières avant la fête de Pâques.
Les « drey scheenschte Dääg » (Trois plus beaux jours de l’année, surnom donné à Carnaval par les habitants de Bâle) se terminent, l’animation redouble le Mercredi soir, lors de l' »Endstreich ».
A partir de minuit, les carnavaliers se rassemblent une dernière fois pour profiter pleinement de Carnaval. Le Jeudi matin, peu avant 4h, les cliques se retrouvent à leur lieu de rendez vous habituel pour jouer un ultime morceau. Il est alors temps de se séparer. Mais ce n’est qu’un au-revoir, et on se retrouvera l’année prochaine.
Lors du Morgenstreich, à partir de 7h du matin, les groupes s’arrêtent de manière aléatoire, pour reprendre des forces. Puis ils reprennent leur déambulation en attendant 13h30, l’heure de la grande parade. Mais ce sera pour un autre article et nous aussi nous en profitons pour nous reposer un peu et prendre un bon petit déjeuner ou une spécialité locale comme la « Mehlsuppe » (Soupe à la farine), une tarte à l’oignon ou un Beignet.
Informations pratiques :
Dates : Le 19/02/2024 à 4H00
Où : A Bâle
Tarif : Gratuit
Comment s’y rendre : Privilégié les trains spéciaux de nuit au départ de Strasbourg, Sélestat, Colmar, Mulhouse et Saint Louis.
Page Officielle de la ville de Bâle et cette manifestation : Ici
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